- une dimension d’ingénierie design/métiers d’arts et d’industries pour imaginer, créer, concevoir et réaliser les objets ou systèmes de demain, fabriquer, exploiter ou maintenir les objets, et acquérir les gestes professionnels des métiers correspondants.
Par son caractère très orienté sur la créativité, elle permet d’identifier et d’approfondir toutes les possibilités de réponse à une question, sans préjuger d’une solution. Les jugements préalables, l’éviction d’une piste a priori attachée à une méconnaissance ou à une peur de l’inconnu sont autant de limites à l’imagination et à la créativité dont on a fondamentalement besoin pour nourrir un projet. Être créatif, c’est produire beaucoup d’idées, puis sélectionner et extraire les idées pertinentes. Il s’agit bien de développer l’esprit critique et de travailler en groupe à l’émergence et à la sélection d’idées.
Cette démarche participe à une éthique de la conception. Le designer et l’ingénieur adoptent ainsi un positionnement citoyen assumé au sein de la société par une connaissance approfondie de ses enjeux : l’impact environnemental, les coûts énergétiques, de transformation et de transport, la durée de vie des produits et leur recyclage. Il répond ainsi aux besoins et aux principes d’une écologie humaine adaptée à son époque. L’innovation technique est une entreprise collective, où l’on travaille en équipes, où l’on échange, où l’on s’inspire des idées et des productions existantes. La conception est à la fois contrainte par le besoin à satisfaire et créative au sens où le résultat n’est pas prévisible. Elle met en jeu de nombreuses relations dont la plus intéressante en formation est celle qui s’établit entre les co- concepteurs : co-opération pour synchroniser ses objectifs ; co-activité autour de l’objet ; collaboration (on parle de conception collaborative) pour produire les objets ; entre-aide. Il s’agit donc d’une occasionprivilégiée de réfléchir collectivement à son environnement, aux usages sociaux des objets et à leurs conséquences.
- une dimension socioculturelle qui permet de replacer et d’interroger des objets, des systèmes et des pratiques dans leur environnement professionnel, amenant à une découverte active de l’entreprise dans la société. La dimension socioculturelle constitue le trait d’union entre le culturel et le scientifique. La méthodologie induite consiste à faire admettre que, pour bien concevoir, il faut bien comprendre ce qui a déjà été produit, non seulement dans sa forme, son fonctionnement, mais aussi dans son processus de réalisation. Il s’agit d’une investigation à rebours, partant de l’observation d’un résultat pour remonter aux causes probables de sa création : maillons techniques créatifs et jalons culturels historiques.
En créant, l’homme interagit avec son milieu ; il préexiste aux objets qu’il fait naître et se construit dans les rapports humains, sociaux et économiques que les objets engendrent. Les sciences et technologies offrent les perspectives bouleversantes d’un « homme augmenté » et interrogent profondément l’éthique et la responsabilité citoyenne.
Les apports de la démarche de projet : une culture de l’engagement
Le concept de projet est ancré dans les démarches techniques et pédagogiques. Le projet technique est mis en œuvre dans les formations professionnelles, le projet pédagogique est également vécu au collège, où il devient le support de toutes les activités et des apprentissages, et dans les baccalauréats technologiques, STI2D, STD2A et général en spécialité SI. Le principal intérêt du projet est de permettre à l’élève de devenir acteur de sa formation. Il apprend en faisant et fait pour apprendre.
L’élève devient aussi l’un des acteurs d’une pédagogie collaborative interpersonnelle, interdisciplinaire et même intergénérationnelle dans une nouvelle relation avec ses professeurs. Il développe une pédagogie du compromis pour atteindre un objectif technique dans un contexte sociétal donné (économique, écologique, culturel, etc.) et participe aux travaux d’une équipe pour développer des compétences relationnelles. Enfin, il vit une pédagogie de la responsabilisation à travers un engagement personnel dans un projet qui s’inscrit dans la durée, induit le concept de contractualisation associé à la répartition de tâches collaboratives organisées vers un objectif partagé.
Les enseignements technologiques s’appuient sur des démarches de projet structurées amenant chaque élève à apprendre à travailler en équipe, à tenir un rôle, à assumer une responsabilité individuelle et collective, et à vivre ensemble une réussite ou un échec. Cet apprentissage participe activement au développement des valeurs de la République que sont la solidarité, la responsabilité, l’altérité, la tolérance et l’engagement.
Les apports des stages en entreprise
En plus d’être des moments de formation aux conditions réelles de travail, les périodes de formation en milieu professionnel sont indispensables à la formation au « savoir-être », qui devient une valeur de plus en plus importante aux yeux des employeurs.
La confrontation à la réalité d’un milieu professionnel, à ses rapports sociaux, à ses exigences implicites et explicites amène les élèves à prendre conscience de leur image, de l’importance de leurs attitudes comme de leurs aptitudes et connaissances. Il s’agit là d’un apprentissage fondamental qui prolonge l’éducation familiale et scolaire pour donner aux jeunes les codes sociaux et professionnels nécessaires à l’insertion dans la société.