
Colloque sur les "Discussions à visée philosophique"
Depuis quelques années se sont développées en France des pratiques variées que l’on peut rassembler sous le nom d’ateliers philosophiques. Souvent adressés à de très jeunes élèves, parfois dès la maternelle, elles ont prospéré ici ou là selon des formes qui ont rarement fait l’objet d’un examen attentif, éventuellement critique, et souvent sans que le sens de l’adjectif « philosophique » ne soit philosophiquement questionné. Le relatif succès de ces expérimentations (si l’on entend par « succès » leur écho politique et médiatique) a sans doute contribué à l’émergence de la DVP (Discussion à Visée Philosophique) en cycles 2 et 3 (du CM2 à la 3e) et du débat argumenté dans le programme d’EMC du cycle 4.
Le 1er février 2018 s’est tenu à Paris un colloque sur la DVP auquel étaient conviés, ce qui n’était pas coutume, des professeurs, des inspecteurs régionaux et des inspecteurs généraux de philosophie. Les débats ont été assez éloignés du consensus spontané qui s’est souvent établi autour de l’idée selon laquelle « il n’y a pas d’âge pour apprendre à philosopher », et qu’aurait une dimension philosophique toute prise de parole réglée qui entend aborder des questions graves et sérieuses.
Le texte que vous trouverez en cliquant sur le lien ci-dessous est une note d’orientation qui indique l’essentiel des positions du groupe philosophie de l’Inspection Générale, positions largement partagées par les Inspecteurs Régionaux. Il n’a pas pour but de mettre fin à une expérimentation à laquelle certains ont pu trouver du sens, mais de provoquer la réflexion minimale sans laquelle les pratiques les mieux intentionnées peuvent parfois donner lieu à des résultats discutables, ou même déplorables. Pour le dire autrement, il serait curieux que le souci de la formation de l’esprit critique et réflexif recule devant un seul objet : celui-là même qui entend le promouvoir dès le plus jeune âge.
Yann MARTIN, IA-IPR Philosophie