l’histoire, le devoir : faut-il cultiver la mémoire ou, à l’inverse faut-il oublier les crimes passés ?, par Henri Pena-Ruiz

par Isabelle Smadja

texte 1 : « L’oubli n’est pas seulement une vis inertiae, comme le croient les esprits superficiels ; c’est bien plutôt un pouvoir actif (…) Fermer de temps en temps les portes et les fenêtres de la conscience ; demeurer insensibles au bruit et à la lutte que le monde souterrain des organes à notre service livre pour s’entraider ou s’entre-détruire ; faire silence, un peu, faire table rase dans notre conscience pour qu’il y ait de nouveau de la place pour les choses nouvelles, voilà le rôle de la faculté active d’oubli, une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l’ordre psychique, la tranquillité." Nietzsche

texte 2  : "Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs."
"ce préambule est l’indication d’une mémoire subversive, d’une mémoire qui rappelle des normes construites en réaction contre les traditions oppressives, pour que le peuple puisse se souvenir de ce que doit faire le pouvoir et le comparer sans cesse à ce qu’il fait." Pena-Ruiz

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