Paradoxal

« Paradoxal » est une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Marien Tillet, proposée par le NEST Thionville. Interprétée par Samuel Poncet, seul en scène, elle porte sur le sommeil paradoxal et la réalité. 

L’histoire commence dans le rêve de Marylin, jeune « rêveuse lucide » (qui peut contrôler ses rêves) et qui n’arrive jamais à terminer son rêve à cause du bruit des talons de la voisine du dessus. Après lui avoir envoyé une lettre bien sentie sur ses talons, Marilyn devient insomniaque et décide de participer à des tests scientifiques pour pouvoir retrouver son sommeil et mieux comprendre ses rêves.

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En plus de l’histoire, contant le parcours de Marylin alors que l’expérience dérape, la performance que le comédien nous propose est juste phénoménale. Seule la modulation du ton de sa voix nous signale chaque changement de personnage. Son bureau, qui lui sert d’unique décor, réussit à nous faire changer de lieu et de temporalité. Il joue volontiers avec le quatrième mur qu’il traverse régulièrement comme pour s’improviser professeur de musique et faire chanter au public une comptine pour enfant et il ne manque jamais de nous surprendre comme en disparaissant dans son bureau à la fin de la pièce.

Le travail sur les lumières et le son est également incroyable ! Les changements de scènes sont marqués par une mise en lumière qui nous fait passer d’une ambiance guillerette à une ambiance cauchemardesque, la lumière devient décor et tout à coup nous permet réellement de visualiser un couloir. Les jeux sur le son sont aussi remarquables.  En passant de musiques simples et douces comme celle d’une berceuse pour enfant à une musique saccadée et déformée, ils accentuent la descente en enfer de l’héroïne.

Ainsi, cette pièce nous propose une réflexion sur la réalité, un voyage psychologique dans l’inconscient qui nous fait remettre en cause tout ce que l’on voit et nous fait poser cette question : est-ce que tout cela est bien réel ?

Photo : RémyJ

Elargissement de la PMA : « on peut encore aller plus loin ! »

Ça fait déjà un mois que l’Assemblée nationale a voté l’élargissement de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) à toutes les femmes, ce qui est une avancée sociale fantastique. Mais cette loi interdit toujours l’accès à la PMA à certaines personnes comme les personnes transgenres. J’ai donc posé des questions sur le sujet à Nix, un jeune homme transgenre et à Ambre, lycéenne lesbienne à Hélène Boucher.

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*Que pensez vous de la loi sur l’élargissement de la PMA à toutes les femmes ?

Nix : Je pense que c’est une avancée pour les femmes cisgenres (opposé de transgenre) lesbiennes et les femmes en général mais je pense que c’est dommage que la GPA (Gestation Pour Autrui = fait qu’une femme porte l’enfant d’un autre, ndlr) soit toujours interdite. En plus, la PMA reste interdite aux hommes transgenres et la loi ne mentionne nulle part les femmes transgenres.

Ambre : Je suis absolument pour ! J’ai même participé à une marche à Metz pour que cette loi passe à l’Assemblée Nationale.

*Est ce que le vote de cette loi vous touche de quelque manière que ce soit ?

Nix : Personnellement non car je ne veux pas avoir d’enfants plus tard mais je connais des hommes trans qui veulent avoir un enfant et qui eux sont affectés par la loi. Ils vont devoir choisir entre changer d’état civil pour être reconnu officiellement comme étant un homme ou conserver leur statut de femme pour pouvoir enfanter. Car en restant sous la civilité d’homme, ils ne peuvent pas le revendiquer.

Ambre : Cette loi me concerne car plus tard j’aimerais donner naissance à un ou des enfants. Ça me rassure que ce soit maintenant officiel mais je pense qu’on peut encore aller plus loin pour les droits des personnes LGBT+.

Source illustration : ClaireP

Naître d’un don de sperme ou la culture du secret

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Avec la révision de la loi bioéthique portant sur l’extension de la PMA pour toutes étant étudiée par le gouvernement, un débat vieux de 40 ans s’ouvre sur les droits des LGBTQI+ et, dans ce cas précis, des enfants nés d’un donneur. 

 

« Tu es né d’un don de sperme d’un donneur anonyme. »

C’est une phrase simple, assez courte, que de nombreuses personnes étant effectivement nés de cette manière n’entendront jamais de la bouche de leur parent. On estime qu’un enfant sur dix né par IAD, Insémination avec donneur ou FIV-D (Fécondation In Vitro avec Donneur) ne sait pas que son père n’est pas on géniteur alors qu’aujourd’hui, en France, environ 80000 personnes sont nées de cette manière depuis la fin des années 70 soit 1 personne sur 300. Pendant longtemps, les gynécologues recommandaient aux parents de garder le secret, et, les CECOS (Banques de sperme) faisaient attention de faire en sorte que le géniteur et le père partagent le même phénotype et groupe sanguin.  Il y a donc une véritable culture du secret en France.

Mais pourquoi le garder secret ? Pourquoi mettre en place tellement de moyens pour cacher cet acte ? Parce que les enfants considéreraient leur géniteur comme un père ? Parce que c’est une honte d’être stérile ?

En tant que personne née de cette manière, je peux fièrement dire que je n’ai qu’un père et que je n’en aurais qu’un seul dans ma vie. Mon père m’a élevé, emmené à l’école, nourri, appris à marcher et à faire du vélo. Il a toujours été la pour moi et je partage avec lui un lien indestructible, un lien unissant un père à son enfant.

Mais j’ai le droit de connaître mon donneur. Continuer la lecture de Naître d’un don de sperme ou la culture du secret

Thomas, un américain au lycée

ThomasDans le cadre de l’échange linguistique entre le lycée Hélène Boucher et la Mount Vernon Presbyterian School, quatre Américains sont venus dans notre lycée pendant un mois. Thomas Andersen, un de ses élèves, a accepté de répondre à quelques questions. 

* What do you think about France?
France is a nice country that is different from the US in a lot of ways (the size of things and food) but at the same time somewhat similar. It is cool that in such a short amount of time you can be in a whole other climate.

*What do you think about death sentence?
It depends on the crime.

*Are Americans racist?
No only some of them are racist but it’s only a very small part of the population.

*Do you always eat burgers? / What do you eat in America?
I don’t always eat burgers, it’s like asking a French person if he always eats croissant. It’s not an uncommon food but it’s not a part of our daily diet. It depends on the family. We also eat quickly since we are very busy.

* Do you own a gun and is it common to have one in the US ?
I don’t, but I know some families that do. I don’t think it’s a super common thing to have in my town, but I am not really sure since we don’t really talk about it. It’s a private thing.

*What’s the image of France in America?
Very left-leaning country. The people like to protest and don’t work as much as American do. Baguette, Eiffel Tower, Béret.

*Did anything shocked you ?

Nothing was like super shocking to me. A lot of people smoke (especially the kids). Small roads. Lack of technology in school. I would say that you are 20 years in late compared to us in this domain.

Greta Thunberg : Portrait d’une jeune qui fait bouger les choses

Dans un monde où le réchauffement climatique s’accélère, Greta Thunberg, jeune suédoise atteinte du syndrome d’Asperger, décide d’agir pour le climat. 330px-Greta_Thunberg,_2018_(cropped)

Greta Thunberg est née le 3 janvier 2003 en Suède d’une mère chanteuse d’opéra et d’un père acteur.  Alors que son pays a fait face à de très grandes chaleurs et à des incendies sans précédents en août 2018, Greta a décidé de militer pour le climat. Son action : rester assise devant le parlement suédois avec une pancarte « Skolstrejk för klimatet » (en français « grève scolaire pour le climat ») jusqu’à ce que le gouvernement décide de s’engager à réduire ses émissions de CO2 comme prévu par l’accord de Paris sur le climat. Elle devient une grande source d’inspiration pour des adolescents du monde entier qui découvrent ses actions par les réseaux sociaux. S’en suivent des manifestations lycéennes en Allemagne, Australie, Suisse ou même Belgique au mois de décembre dernier. C’est d’ailleurs à cette période que le nombre d’étudiants ayant participé à une de ces actions s’élevait à 20000. Elle s’est rendue à la COP24 organisée en décembre 2018 par les Nations Unies à Katowice en Pologne où elle a fait un discours devant les dirigeants du monde entier. Elle dénonce leur inaction face à la crise climatique mondiale et affirme que « le vrai pouvoir appartient au peuple » (« The real power belongs to the people ») et donc par extension à ceux qui protestent pour le climat. Elle continue de défendre cette cause au Forum Economique Mondial de Davos en Suisse en janvier 2019 et devant le chef de la Commission Européenne, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le 21 février 2019 où elle a rejoint, à la fin330px-Follow_Greta!_Strike_for_climate,_placard,_2018_(cropped) de son discours, la protestation en cours dans les rues de Bruxelles.

 

Le 22 février dernier, elle s’est rendue à Paris où elle a manifesté avec un millier de lycéens et a parlé à Emmanuel Macron, président français, et c’est désormais sur la grève scolaire mondiale du 15 mars voulue par la jeune militante suédoise que tous les yeux se tournent.

Travailler dans un château en tant qu’ado : mon expérience

Que ce soit pour gagner de l’argent de poche, acquérir une expérience professionnelle ou commencer à financer ses études, une grande partie des lycéens cherche un petit boulot pendant les vacances d’été. C’est pourquoi la journaliste Frédérique Thisse du Républicain Lorrain m’a posé 5 questions sur cette expérience professionnelle.

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En quoi consiste votre mission au sein du château ?

Avant les visites, je dois accueillir les visiteurs pour leur présenter le programme d’une visite guidée : l’histoire du domaine, l’architecture de l’édifice et visite des pièces intérieures (mobilier, décoration….) pour terminer sur la chapelle. Certains jours, je dois m’occuper de classes de primaire, notez bien que faire visiter un château à un groupe d’enfants est très différent que de le faire visiter à un groupe d’adultes !

Pourquoi avoir fait ce choix ?

Eh bien, j’ai choisi de faire guide car la châtelaine me connaissait puisque ma famille et moi l’aidons bénévolement quand le château organise sa fête annuelle pendant la Sainte-Madelaine. Elle savait donc que j’aimais beaucoup l’histoire, et, elle m’a proposé de faire des visites avec un guide pendant cette fête il y a 2 ans. L’expérience m’a beaucoup plu et, l’année d’après, j’ai accepté de faire les visites seul.

Y-a-t-il des anecdotes qui vous ont marqué ? Continuer la lecture de Travailler dans un château en tant qu’ado : mon expérience

Le 11 du 11 : un centenaire pour se souvenir

20181109_155015Ce 11 novembre 2018, nous commémorons le centenaire de l’Armistice, signé à Rethondes, qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale. Cet événement nous offre l’opportunité de remplir notre devoir de mémoire. Mais qu’est ce que le devoir de mémoire ? 

Du dimanche 4 novembre au 11 novembre, le président Emmanuel Macron a entrepris un circuit commémoratif sans précédent à travers les champs de batailles et les hauts lieux de souvenirs de la Grande Guerre du Nord-Est de la France : Morhange, les Eparges,  Verdun, Reims,  La Flamengrie,  la Nécropole Nationale de Notre Dame de Lorette, Thiepval et Compiègne. Et aujourd’hui à Paris, dimanche 11 novembre 2018, près de 70 les chefs d’Etats participent au point d’orgue des commémorations liées à la fin de la Première Guerre Mondiale.

Mais les élèves de 1ère L1 et de 1ère L2 ont également effectué une partie du parcours du président de la République. Vendredi 9 novembre, ils ont visité les sites autour de Verdun. Leur journée s’est articulée autour des principaux champs de batailles comme les Eparges, le fort de Vaux, les cimetières militaires et l’ossuaire de Douaumont. Les deux guides encadrants ont rapporté des récits poignants sur le quotidien des poilus et notamment pendant la prise du Fort de Vaux. La visite de l’Ossuaire, qui abrite les restes de 130 000 soldats inconnus et la nécropole nationale rassemblant plus de 16 000 tombes de soldats, a permis de découvrir que des hommes travaillent encore ardemment pour identifier des soldats disparus et leur faire ériger une stèle sur la voûte de l’ossuaire. La reconnaissance à travers ces très nombreuses stèles montrent bien la nécessité de ce devoir de mémoire.

Le devoir de mémoire, expression apparue dans les années 90, désigne l’obligation morale de se souvenir d’un événement historique tragique et de ses victimes, afin de faire en sorte qu’un événement de ce type ne se reproduise pas. Il concerne donc tout le monde : chefs d’Etat comme élèves. A tous de l’entretenir !

Article écrit en collaboration par RemyJ et AlexandreM.

Photo « Vue la Nécropole nationale de l’Ossuaire de Douaumont » :   AlexandreM.