Si la plupart des gens ont une vague idée de la vie citadine au Japon, qui s’approche énormément de la vie Française, peu ont une idée du train de vie des habitants de campagne. C’est tout ce que nous montre le roman « La papeterie Tsubaki », écrit par Ito Ogawa.
La papeterie Tsubaki, c’est une tranche de vie. Une année, dans la peau de Hatoko, à Kamakura, une petite ville au Sud de Tokyo. Hatoko est écrivaine publique, titre donné aux calligraphes qui rédigent des lettres pour d’autres gens (ce qui est un exercice complexe, puisque la langue japonaise demande de connaître un millier de Kanjis en plus des 48 kanas et le tout doit être exécuté avec précision). Ce titre, elle l’a hérité de sa grand-mère, morte il y a peu au début du livre. C’est alors sous ce prisme que l’année se déroule. Chaque saison rythmée par des clients qui viennent lui apporter à sa réflexion sur son métier, son passé, sa vie en général mais essentiellement sur sa relation avec l’Aînée (c’est comme ça qu’elle appelle sa grand-mère). Le livre se présente comme un parcours de deuil. Le nouveau et l’ancien qui se mélangent, les doctrines enseignées par l’Aînée, réinventées par Hatoko.
Tout le roman est écrit de manière à sublimer le côté paisible de Kamakura. Mais aussi assez direct et simple, sans s’épancher dans des descriptions longues et alambiquées dans lesquelles le sens se perd. Avec un zeste de poésie et de philosophie, comme la cerise sur le gâteau. Et grâce à ça, on se met facilement à la place d’Hatoko. On ressent ce qu’elle ressent. On a tendance à considérer le Japon comme l’intersection entre la conservations des racines culturelles et de la modernité et ce livre en est la meilleure illustration
Ce roman nous apprend la force des mots et de l’absence de ceux-ci.
Photo : https://pixabay.com/fr/photos/kamakura-japon-paysage-vert-fond-2719946/)