SORTIE AU FORT WAGNER A VERNY
Lundi 17 juin après-midi Les CM2 de l’école primaire sont allés découvrir le Fort Wagner qui se trouve à Verny.
1- Construction et aménagements:
Le groupe fortifié l’Aisne devait protéger la vallée de la Seille, non loin de Verny. Cette mission devait être facilitée par une inondation défensive, verrouillant ainsi tout le sud du front de Metz. Construit entre 1904 et 1910, l’ouvrage fortifié prend le nom de Feste Wagner, en hommage à Julius Wagner, général allemand responsable de l’A.K.O. Appartenant aux forts de Metz, le fort fait partie des ouvrages de deuxième génération. Il a donc pu bénéficier des dernières innovations, autant dans le domaine de l’armement que des commodités de vie. Il bénéficie d’un luxe sans pareil pour l’époque : chauffage central, toilettes, four à pain, usine électrique, téléphone, et eau courante. Le tout avec une solidité à tout épreuve grâce à l’utilisation nouvelle et massive du béton et de l’acier. Un réseau de galeries souterraines permettait de relier les différents points du groupe fortifié, couvrant une superficie de plus de 40 ha6. L’artillerie du fort pouvait tirer jusqu’à deux tonnes d’obus à la minute, grâce à ses pièces de 5,3 cm, 10 et même 15 cm. Les 4 casernes fortifiées pouvaient recevoir 4 Infanteriekompanien, 2 MG-Kompanien, 2 Artilleriebatterien, 3 Pionier-Sektionen, soit un total de 1 250 hommes. L’ouvrage disposait de 15 coupoles d’observation et de 51 postes de guet. Pas moins de 1 950 m de galeries souterraines relient les différents postes de l’ouvrage. Le groupe fortifié disposait de 2 200 m3 d’eau. Enfin, 7 moteurs diesel, de 30cv chacun6, fournissaient l’énergie nécessaire à son fonctionnement.
2-Contexte historique :
Pendant l’Annexion, Metz, dont la garnison allemande oscille entre 15 000 et 20 000 hommes au début de la période et dépasse 25 000 hommes avant la Première Guerre mondiale, devient progressivement la première place forte du Reich allemand. La Feste Wagner complète la Seconde ceinture fortifiée de Metz composée des Festen Wagner, Kronprinz (1899 – 1905), Leipzig (1907-1912), Kaiserin (1899-1905), Lothringen (1899-1905), Freiherr von der Goltz (1907-1916), Haeseler (1899-1905), Prinz Regent Luitpold (1907-1914) et Infanterie-Werk Belle-Croix (1908-1914). La place forte de Metz faisait partie d’un programme de fortifications plus vaste, appelé « Moselstellung » et englobant des forteresses disséminées dans la vallée de la Moselle entre Thionville et Metz. À cette fin, ces deux villes étaient spécialement desservies par la Kanonenbahn, une ligne de chemin de fer stratégique. L’objectif de l’Allemagne était de se protéger contre une attaque française visant à reprendre le Reichsland Elsaß-Lothringen à l’Empire allemand. À partir de 1899, le Plan Schlieffen de l’état-major allemand conçut les fortifications de la Moselstellung, comme un verrou destiné à bloquer l’avance éventuelle des troupes françaises en cas de conflit. Ce concept de ligne fortifiée sur la Moselle constituait une innovation significative par rapport au système Séré de Rivières développé par les Français. Il inspirera plus tard les ingénieurs de la Ligne Maginot.
À partir de 1890, la relève dans les forts est assurée par les troupes du XVIe Corps d’Armée stationnées à Metz et à Thionville. Durant la Première Guerre mondiale, le fort n’intervient que pour soutenir le front, et ne souffre d’aucun combat. Son artillerie se révèle efficace. Sa position de base arrière lui permet de se voir décoré de superbes fresques, encore visibles aujourd’hui. En 1919, comme l’ensemble des forts de Metz, il est livré sans combat à l’armée française. Son confort et ses prouesses technologiques impressionnent l’État-major français, qui en tirera de précieux enseignements pour la construction de la future ligne Maginot. Pendant l’Entre-Deux-Guerres, le fort sert de dépôt pour des pièces d’artillerie lourde sur voie ferrée. Réinvesti par l’armée allemande en 1940, il est désaffecté en 1945. Le fort n’est pas remilitarisé, mais simplement maintenu en l’état, avant d’être pillé dans les années 1970. Depuis 1982, l’Association pour la découverte de la fortification messine (ADFM) gère le site. Le fort de Verny est le seul de la ceinture fortifiée messine à être ouvert à la visite du public.
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