Prendre en charge la difficulté scolaire, c’est mettre en œuvre au moins une réponse adaptée à un élève singulier dans une situation particulière.
Mais comme tout problème à résoudre, il s’agit d’abord de le comprendre.
Pour cela, plusieurs approches sont possibles.
Deux démarches sont principalement évoquées.
L’une, centrée sur une analyse de type linéaire, privilégie la recherche des causes pour en tirer les conséquences.
L’autre, axée sur une démarche plus globale, tente d’identifier les éléments du système que constitue l’élève, l’enseignant et le savoir à acquérir, dans le contexte particulier qu’est la classe, l’école et l’environnement.
Bien que contradictoires en apparence, ces deux approches peuvent se révéler complémentaires. La seconde est particulièrement adaptée aux situations complexes.
Approche linéaire : cause et conséquence
La cause du problème est supposée bien identifiée.
Par exemple, un élève a obtenu une mauvaise note en mathématiques parce qu’il a été absent lors du cours du professeur sur le sujet évalué. En conséquence, pour éviter que le retard ne se creuse, il devra "rattraper le cours". L’explication est simple. La solution idem.
Dans ce cas, on ne s’interroge pas sur autre chose, on ne remonte pas la chaîne des causes. Dans notre exemple, on ne recherchera pas la cause de l’absence ...
Dans son application spontanée, cette approche se révèle essentiellement binaire : une cause produisant un effet et un seul, un effet étant produit par une cause et une seule. Le danger réside alors dans la simplification extrême, voire le simplisme des solutions. Par exemple, une difficulté en français nécessiterait uniquement une remédiation en français et avec le même type d’exercices, ou bien un élève qui ne travaillerait pas en classe ne serait qu’un paresseux qu’il faut secouer, etc...
Questions à se poser par l’enseignant :
Pour résoudre un problème, cette approche linéaire est-elle appliquée par l’enseignant rarement, souvent, constamment ? Est-il toujours satisfait des réponses apportées ? L’enseignant en perçoit-il les limites ?
Approche circulaire ou systémique
Elle permet l’approche de problèmes reconnus comme trop complexes pour pouvoir être abordés de façon linéaire.
Dans cette approche, la difficulté scolaire est à étudier dans le cadre d’un système, c’est-à-dire d’un ensemble d’éléments en interactions dynamiques (élève, maître, savoir, classe, école, famille, environnement ...) organisés en fonction d’un but (l’acquisition des compétences prévues dans les programmes).
Questions à se poser par l’enseignant :
Comment apprendre à utiliser une analyse systémique ? Comment une équipe d’adultes aux fonctions diverses peut-elle contribuer à cette analyse ?
Les documents présentés dans cette rubrique ont une vocation informative et n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
L’ouvrage de référence de l’approche systémique
Rosnay, Joël de. Le macroscope. Vers une vision globale. Seuil. Paris. 1975. 320 pages.
Site Wikipédia présentant l’ouvrage
Systèmes et enseignement
Un dossier de Jacques Nimier explicitant pour chacun des niveaux - de l’élève, de la classe, de l’établissement, de l’enseignement - l’intérêt d’une approche systémique
Site de Jacques Nimier : Les facteurs humains dans l’enseignement.
L’approche systémique
Quelques notions-clés, quelques idées fortes pour une approche systémique en pédagogie
Site de Christine Partoune, Université de Liège
Le petit lexique des termes de la complexité
constitué par Serge DIEBOLT à partir des travaux de Jean-William LAPIERRE et Jean-Louis LE MOIGNE
Site de l’Association pour la pensée complexe
Comprendre et aider les élèves en échec
Présentation de l’ouvrage d’Emmanuelle Yanni, ESF, 2001
Site de Jacques Nimier : Les facteurs humains dans l’enseignement