Co-intervention dans une classe
Article mis en ligne le 1er février 2008
dernière modification le 19 mars 2009
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par Philippe SCHEID - maître E au RASED d’Ars/Moselle

Quand, pourquoi ?

- Pour sortir du schéma un enseignant face à des élèves.
- Pas de savoir à « apporter » à toute la classe sinon pourquoi être 2.
- Le rôle est plus d’observer, de stimuler, de réguler.
- L’élève n’est plus là pour écouter et appliquer mais pour s’essayer, chercher, explorer, confronter, s’impliquer…
- Bien connaître les pratiques de classe pour aider les élèves à s’y inscrire.

Sous quelle forme ?

- L’enseignant de la classe est maître d’œuvre, il prévoit les activités et le déroulement en fonction de la connaissance de la classe, de sa progression et de ses objectifs. Les activités peuvent être identiques pour toute la classe ou différentes.
- L’enseignant en appui peut-être associé à la proposition mais son rôle est d’agir sur la base de la préparation du « titulaire ».
- Amener les élèves à expliciter :

- ce qu’ils font et comment ils le font
- les points de difficultés rencontrés
- les réussites réalisées


Des exemples tirés de mon expérience d’enseignant et d’enseignant spécialisé…

- Travail individualisé avec fiches d’activités, plan de travail, projet personnel :

- Pédagogie Freinet en CE1 à Bellecroix. Les enfants savent ce qu’ils doivent faire et viennent à la rencontre des enseignants pour expliquer comment ils ont trouvé la solution. Si erreur, ils doivent continuer leur recherche avec une aide nouvelle.
- Expression écrite en CM1 à Montigny. Les enfants font seuls un premier jet puis viennent à la rencontre des enseignants pour échanger sur les améliorations possibles… En phase de correction ils peuvent être renvoyés sur des leçons travaillées en classe.
- Trivial pursuit à Jussy avec des CE2. Le projet était de réaliser un jeu à partir de questions sur les animaux. Les enfants choisissent un animal et recherche dans des documents des questions et des réponses portant sur l’alimentation, l’habitat, la reproduction …En cas de blocage, les enseignants sont là…

- Travail en binôme ou petits groupes sur activités de besoins :

- Ateliers avec des jeux mathématiques dans une classe de CP-CE1 à Sainte Ruffine.
- Activités de production d’écrits en CE1 à Ars et à Jouy aux Arches (mise en texte, mise en mots, comment orthographier, comment se corriger, soigner sa production).

- Travail de recherche en petits groupes sur des activités pour préparer une séance collective avec mise en commun et débat :

- Résolution de problèmes en CM1 à Marspich. Proposer des problèmes différents à résoudre nécessitant pourtant une même procédure. Olivier avait 16 billes ; après avoir joué une partie avec Clara, il en a 12. Que s’est-il passé au cours de la partie ? A-t-il gagné ou perdu des billes ? Combien ? On connaît la situation initiale et la situation finale, il faut trouver la transformation.
- A partir des questions que les enfants se posent sur un sujet commun, faire des groupes chargés de trouver et présenter leurs recherches.

- Travail en petits groupes pour une construction, une réalisation, une production :

- Préparer un exposé.
- Préparer un spectacle.


Le bénéfice pour les élèves.

- Vivre une séance d’apprentissage positive et tonique.
- Se former au travail en groupe, à l’entraide.
- Ne pas être enfermé dans le rythme imposé par le fonctionnement du groupe classe.
- Modifier les rapports enseignant élève.

Le bénéfice pour les enseignants.

- Echanges et partages en situation d’action sur les pratiques.
- Elargir le regard porté sur les élèves pour une plus grande cohérence sur les attentes et les exigences.
- Essayer des pratiques plus « innovantes » en situation sécurisée.
- Enrichir les pratiques en diversifiant les activités.
- Meilleure connaissance des pratiques professionnelles respectives.

Ce qui n’est pas toujours évident à gérer.

- Le maître de la classe peut vivre la présence de l’autre comme une intrusion et adopter une attitude défensive ou agressive.
- Le maître supplémentaire peut se positionner comme un conseiller pédagogique ou, à l’inverse, s’interdire toutes remarques de peur de le faire…
- Les élèves peuvent profiter de cette situation inhabituelle pour jouer un jeu d’alliance et de contre-alliance.

P.S. :

Pour écrire ce texte, je me suis beaucoup inspiré d’un article paru dans Collegissime n°16 – décembre 2005, CEPEC







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