Comment définir la réussite scolaire ?
Article mis en ligne le 30 janvier 2008
dernière modification le 19 mars 2009

par Patrice Birbandt
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Qu’est-ce que la réussite scolaire ? Peut-on la définir ? Ce concept est-il suffisamment éclairant pour l’envisager comme un objectif à atteindre ? Peut-il renvoyer à des activités précises ? Comment pourrons-nous évaluer si telle action correspond ou non à cet objectif ? Nourrir un enfant qui a faim (satisfaire aux besoins premiers de l’individu), n’est-ce pas déjà œuvrer pour sa réussite scolaire ?

Lors de formations réunissant des enseignants et des accompagnateurs scolaires, il nous arrive parfois d’engager la réflexion sur la pertinence de cette notion à partir de l’émergence et de l’analyse des représentations individuelles. A titre d’exemple, voici quelques propositions exprimées par des stagiaires.

« Pour moi, la réussite scolaire, c’est :
- s’être adapté au système scolaire et avoir su répondre aux attentes de l’enseignant,
- bien vivre à l’école,
- aller à l’école avec plaisir,
- avoir envie d’apprendre par curiosité
- avoir une bonne image de soi,
- être bien dans sa tête en face des activités scolaires,
- pouvoir s’adapter à une situation scolaire ou extra-scolaire,
- l’acceptation de l’appartenance à un groupe (socialisation),
- être dans la « normalité » comme le plus grand nombre,
- la capacité à assimiler l’enseignement dispensé,
- la maîtrise des programmes enseignés,
- acquérir les enseignements de base permettant une aisance dans la vie personnelle,
- la maîtrise de la langue française et du langage mathématique pour s’insérer professionnellement,
- savoir trouver une solution devant un problème,
- l’autonomie pour apprendre seul,
- développer des connaissances, compétences et des savoir-faire utiles,
- pouvoir saisir, comprendre ce qui nous entoure et y répondre,
- accéder à des apprentissages sans difficultés et sans contraintes,
- maîtriser des acquisitions et savoir les réinvestir,
- suivre ses cycles régulièrement en trois ans en ayant acquis ses apprentissages sans difficultés,
- la réussite aux examens,
- obtenir le bac sans trop souffrir,
- satisfaire aux demandes institutionnelles (évaluation, examens, diplômes...),
- obtenir une formation et un diplôme qui permettra à l’élève de réussir son intégration professionnelle et sociale,
- trouver son autonomie et son épanouissement dans la collectivité,
- d’abord la « réussite » de l’individu ( équilibre, harmonie et bien-être personnel),
- l’autonomie financière, c’est-à-dire le choix de la vie,
- la promotion sociale (avec toutes ses conséquences).... »

Bien sûr, à chacune de ces définitions, nous pourrions appliquer le même commentaire : « oui, c’est cela... mais n’est-ce que cela ? ».

Qu’est-ce qu’un individu en situation de réussite scolaire ? Est-ce celui qui se sent bien dans la Maison-Ecole ? (qui ne s’ennuie pas, y trouve sa place, comprend et accepte les règles de vie du lieu). Est-ce plutôt celui qui y travaille bien ? (qui comprend ce qui se dit, apprécie ce qui se fait, collabore avec enthousiasme et compétence). Est-ce surtout celui qui s’y déplace bien ? ( qui accède aux étages supérieurs sans retard ). Peut-être est-ce celui qui en profite bien ? ( qui choisit de préférence les pièces nobles de la demeure - la bibliothèque plutôt que la cuisine - , qui sélectionne et accumule les bagages utiles pour l’avenir). Ou encore celui qui en sort et s’en sort bien ? (qui s’insère facilement dans la vie active).

Que devons-nous privilégier dans cette notion polysémique ?
Sa mesure (notes, classements, redoublements, diplômes) ?
Ses effets (orientations, filières, insertion professionnelle, salaire, reconnaissance sociale) ?
Ou ses composantes (c’est-à-dire l’articulation des verbes savoir, savoir-faire et savoir-être) ?

Nous avons choisi de privilégier cette dernière acception qui, selon l’expression de G. et E. CHAUVEAU , “place la cognition au centre de la thématique échec ou réussite scolaire”.

Se mettre au service de la réussite scolaire, c’est donc choisir d’accompagner l’enfant dans la maitrise des apprentissages fondamentaux que sont, en particulier, lire, écrire et raisonner .
Ce sont ces apprentissages de base qui permettent d’accéder à tous les autres.
Ce sont ces apprentissages de base qui constituent des outils intellectuels pour comprendre le monde et participer à son évolution, pour se comprendre et vivre en société.

Savoir lire, écrire, raisonner, se repérer dans le temps et l’espace, s’organiser, savoir apprendre, voilà les compétences essentielles à posséder pour réussir à l’école ...et ailleurs. Elles s’appuient sur des connaissances, des habiletés et des attitudes (savoirs, savoir-faire et savoir-être) qui s’élaborent et s’affirment dans un cadre bien plus large que le milieu scolaire.

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