Avec la révision de la loi bioéthique portant sur l’extension de la PMA pour toutes étant étudiée par le gouvernement, un débat vieux de 40 ans s’ouvre sur les droits des LGBTQI+ et, dans ce cas précis, des enfants nés d’un donneur.
« Tu es né d’un don de sperme d’un donneur anonyme. »
C’est une phrase simple, assez courte, que de nombreuses personnes étant effectivement nés de cette manière n’entendront jamais de la bouche de leur parent. On estime qu’un enfant sur dix né par IAD, Insémination avec donneur ou FIV-D (Fécondation In Vitro avec Donneur) ne sait pas que son père n’est pas on géniteur alors qu’aujourd’hui, en France, environ 80000 personnes sont nées de cette manière depuis la fin des années 70 soit 1 personne sur 300. Pendant longtemps, les gynécologues recommandaient aux parents de garder le secret, et, les CECOS (Banques de sperme) faisaient attention de faire en sorte que le géniteur et le père partagent le même phénotype et groupe sanguin. Il y a donc une véritable culture du secret en France.
Mais pourquoi le garder secret ? Pourquoi mettre en place tellement de moyens pour cacher cet acte ? Parce que les enfants considéreraient leur géniteur comme un père ? Parce que c’est une honte d’être stérile ?
En tant que personne née de cette manière, je peux fièrement dire que je n’ai qu’un père et que je n’en aurais qu’un seul dans ma vie. Mon père m’a élevé, emmené à l’école, nourri, appris à marcher et à faire du vélo. Il a toujours été la pour moi et je partage avec lui un lien indestructible, un lien unissant un père à son enfant.
Mais j’ai le droit de connaître mon donneur. Non pas pour trouver un père mais trouver une origine. Il est prouvé, par de nombreux scientifiques, que des comportements, tics, habitudes et mêmes traumatismes se transmettent génétiquement et il me semble légitime de pouvoir clamer mes droits. D’après le droit français : »le principe de l’anonymat du donneur est condamné au nom du droit constitutionnel à la connaissance des origines biologiques » mais il reste inaccessible.
Alors bien sûr, si les informations sur le donneur étaient révélées aux personnes nées, cela pourrait dissuader les donneurs d’effectuer leurs dons, d’autant plus qu’il y a une pénurie de gamètes. Il s’agit donc de se demander si l’on préfère mettre en avant les droits de ceux étant nés par dons ou ceux des donneurs à rester anonyme.
Pour plus d’informations sur le sujet, je vous conseille de vous rendre sur le site de l’association Pmanonyme qui réunis les personnes nées par dons et protège leurs droits.
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1 : https://www.flickr.com/photos/77163391@N00/178963032/in/photostream/