Pour l’ Ecole elle-même, une seule raison : le Rugby est un sport à fortes valeurs éducatives (solidarité, coopération, sens de l’effort) mais aussi une école de socialisation et de citoyenneté (affrontement sans violence, respect des règles, de l’adversaire, de l’arbitre, possibilité de s’exprimer, quels que soient son physique ou son tempérament, esprit d’équipe fort, lié à la complémentarité des rôles).

Un dossier proposé après expérimentation en classe par X.THORE délégué USEP du Toulois.

Le RUGBY, un sport collectif comme un autre ?

Tous les sports collectifs avec ballon nécessitent la mise en œuvre de compétences motrices communes :

 se déplacer : en courant, en marchant, en changeant de rythme, d’appuis,

 maîtriser son équilibre,

 s’orienter par rapport au terrain, aux buts, par rapport à ses adversaires, ses partenaires,

 attaquer avec et sans ballon,

 défendre,

 passer, conduire, attraper, intercepter le ballon en étant à l’arrêt, en mouvement.

Tous ces éléments sont à replacer dans le cadre d’une rencontre car, on peut être capable de faire des passes parfaites « à l’entraînement » mais pour réaliser la même chose en match, il sera nécessaire de prendre des indices avant de réaliser son geste : place, vitesse et direction du déplacement du ou des partenaires à qui on peut potentiellement transmettre le ballon, même chose pour les adversaires. Ceux-ci ont-ils « lu » le jeu du porteur de balle et deviné ses intentions, sont-ils en position d’intercepter le ballon ?

Le rugby partage ces compétences motrices avec les autres sports collectifs avec ballon, cependant il en possède qui lui sont propres.

Celles liées au ballon dont la forme conditionne la manipulation : les passes se font de manière à ce que le ballon tourne sur lui-même et lorsqu’il va au sol, il faut tenter d’anticiper le rebond, donc adapter son déplacement. Le jeu au pied s’en trouve également modifié. On peut noter à ce propos que le rugby offre la particularité de pouvoir se jouer à la main et au pied. Ce qui permet un marquage des points particulier : à la main dans une zone très large et au pied entre les poteaux hérités du football.

La règle de l’en-avant et du hors-jeu ont une conséquence importante : le porteur de balle n’a pas de vision directe de ses partenaires qui doivent se trouver derrière lui, ce qui modifie la prise d’indices.

Élément important et non des moindres : les contacts. Il faut pouvoir accepter le contact rude avec ses adversaires lorsqu’on plaque ou qu’on est plaqué, accepter de pousser et d’être poussé dans un regroupement, ne pas hésiter à se mettre volontairement au sol pour aplatir le ballon. Le tout, en étant capable de maîtriser ses émotions, en contrôlant sa force et en acceptant de subir la supériorité de l’adversaire.

Dernier élément, difficile à appliquer chez les débutants, mais c’est là que le mot « équipe » prend tout son sens : le jeu sans ballon. Tout le monde pousse pour sa conquête et peu importe qui s’en saisit. Les premiers joueurs arrivant dans un regroupement « soutiennent » le porteur : leur objectif premier n’est pas de se saisir de la balle mais de permettre à un coéquipier de continuer à la « faire vivre » et de conserver le terrain gagné.

En outre, les règles, que d’aucuns considèrent comme particulièrement complexes, donnent à l’arbitre une liberté d’interprétation qui est parfaitement acceptée par les joueurs : les contestations sont rares et systématiquement sanctionnées.

X.THORE

Un module d’apprentissage de 12 séances.